Le Chef de l’Etat turc s’exprimait, vendredi, lors de la cérémonie de la remise des diplômes de l’Ecole militaire de formation des Officiers-maître de l’Armée de Terre turque à Balikesir (ouest).
Il s’est d’abord longuement exprimé sur la puissance de l’armée turque, citant les opérations menées contre le terrorisme en Turquie et au-delà de ses frontières, comme en Syrie et en Irak.
Mais le Président Erdogan n’a pu s’empêcher de critiquer l’hypocrisie des autres pays quand il s’agit du droit de la Turquie à se défendre.
"Tout le monde trouve légitime la lutte contre le terrorisme mais quand il s'agit de la Turquie la donne change", a-t-il lancé.
Puis, le Chef de l’Etat a rappelé que la Turquie mène désormais une politique sécuritaire basée sur ses propres intérêts, même si cela ne plait pas forcément à d’autres pays ainsi qu’à certains de ses alliés.
"Dès le moment où nous avons décidé de nous opposer à ceux qui établissent des scénaris pour notre pays et notre région et que nous avons décidé de suivre nos propres objectifs, nous avons dû faire face à une lutte difficile. En tant que peuple et Etat, nous ne regrettons aucunement nos choix", a-t-il estimé, faisant référence au soutien militaire américain et occidental au YPG/PKK en Syrie et aux attaques contre la monnaie turque notamment.
Recep Tayyip Erdogan a souligné le fait que les fluctuations des marchés des devises en Turquie s’expliquent surtout par des motifs politiques et non pour des prétendues difficultés économiques de la Turquie.
"Tous ceux qui ont une conscience savent que la Turquie n'a aucun problème qui explique qu'elle doit faire face à des attaques terroristes, à une hypocrisie sur la scène internationale, et à une image de crise économique", a-t-il avancé.
Et d’ajouter : "La déstabilisation des cours des devises est une opération menée contre notre pays. Ce qu'ils n'ont pas réussi à faire avec les groupes terroristes ou les pions qu'ils ont infiltré dans notre pays, ils cherchent à le faire avec les devises qu'ils utilisent comme des munitions utilisées dans une guerre économique."
Erdogan en a profité pour dénoncer une nouvelle fois le comportement de l’administration américaine contre la Turquie, particulièrement au sujet du pasteur Brunson jugé en Turquie, au sujet des chasseurs F-35 et des fusées russes S-400.
"La Turquie a besoin des fusées S-400 et les accords pour cela ont été conclus. Nous les réceptionnerons dès que possible", a-t-il affirmé.
Concernant les F-35, Erdogan a rappelé que la Turquie est un membre du projet et qu’elle a déjà versé 900 millions de dollars pour acquérir ces avions.
"İls doivent nous les procurer, a-t-il dit. Mais s’ils ne le font pas, ils doivent savoir que le monde n’est pas seulement composé de leur pays. Il y a d’autres alternatives. Nous pourrons même les produire nous-même."
Au sujet du procès Brunson, Erdogan a déclaré : "Rien ne peut expliquer qu'en prétextant une procédure judiciaire à Izmir la Turquie soit la cible d'une politique qui vise à faire effondrer ses secteurs militaire et économique. "Aucun autre pays n'est concerné par les procès et condamnations visant notre pays aux Etats-Unis."
Face à cela, le Président turc a défendu la diversité des coopérations et échanges internationaux.
"La Turquie a besoin de développer des coopérations avec d'autres pays comme elle l'a fait dans ses alliances avec l'Europe et les Etats-Unis", a-t-il conclu.
AA